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Gilles Fiolet

L'écriture, un process étrange

Je ne me suis jamais demandé vraiment comment j’en suis venu à l’écriture. Je n’y étais pas prédestiné. Le français n’était pas ma matière préférée et mon bulletin scolaire le reflétait à merveille. Je n’étais pas non plus un grand lecteur. Mais cela s’est concrétisé.


Le fait est, j’aime raconter des histoires.

Un personnage qui cherche le chemin de sa vie

Une histoire est une quête. De là commence la quête. Une recherche de justice, de bonheur, d’identité, d’explication… jusqu’à sa conclusion qui doit nous apprendre quelque chose sur nous ou sur le monde.




Toutes les épopées sont du même bois. Des meurtres non élucidés, on en a lu des centaines, des drames familiaux sordides, il en existe des milliers dans les bibliothèques, les amours impossibles ne se comptent pas tant ils ont noirci les feuilles. Alors, à quoi bon en ajouter, pourrait-on se demander ?


Pourtant nous continuons à acheter et à nous régaler de livres, à nous délecter, à nous révolter ou à nous interroger de ces cassures qui cimentent le cœur du roman.

Pourquoi ? Parce que l’intrigue ne suffit pas, elle nécessite une incarnation, de prendre corps avec des personnages, elle doit se déployer dans un style, offrir une musicalité des mots, un rythme. Voilà en quoi réside la richesse de la littérature depuis la nuit des temps.


Alors moi aussi, je veux inventer des personnages, explorer leurs failles, les emmener fouiller leurs contradictions, les extraire de leur quotidien fuyant au bénéfice d’une possible libération. Et faire sonner tout ça comme un phrasé de jazz.


 

L’écriture est pour moi un process étrange, c’est un effort, parfois une douleur. Je lis ici et là des autrices ou des auteurs expliquer l’absolue nécessité pour eux de coucher leurs maux sur le papier, comment le récit prend possession d’eux. Sans doute l’apanage des grands écrivains.


Si j’ai vécu une fois ce phénomène, je le raconterai dans un futur article, c’était plus une anomalie qu’une normalité.


Poser les mains sur le clavier, comme à cet instant pour rédiger cet article, est un vrai travail. Je laboure une terre de rocailles et de racines, je m’abîme les paumes à vouloir transformer un terrain sec et nu, où j’entends déjà les abeilles butinées à la lavande, en un champ mauve du Lubéron.


Un homme qui pense, qui se raconte des histoires

Parce qu’il s’agit bien de ça. Combien de romans m'ont traversé la tête, assis sur un banc dans un parc, marchant dans la rue, au comptoir d’un bistrot parisien, dans une réunion au boulot ? Il me suffit de regarder quelqu’un pour lui inventer une vie. Mais toutes les vies ne font pas de bonnes fictions, tous les passants ne font pas de bons personnages.

C’est l’écriture qui fera le tri.


Bref, l’écriture est une saturation.

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