Le mois de janvier a été riche pour ma récente stature d’écrivain et février s’annonce tout aussi passionnant. Il m’a fallu quelque temps pour bâillonner l’imposteur qui s’était doucement emparé de moi au début de l’aventure. Je sais qu’il est encore présent, quelque part, ici et là, activant son syndrome à chaque nouveau retour positif. J’ai appris à le dompter, à admettre la réalisation de quelque chose qui peut s’éloigner du normal, du trivial, et accepter les beaux messages que je reçois et en profiter.
Ça n’est pas la première fois que j’aborde ce sujet qu’on pourrait aussi nommer le syndrome d’illégitimité. Si vous me suivez sur les réseaux, vous avez probablement vu passer un post là-dessus.
À dire vrai, je ne m’attendais pas à devoir, comme ça, sortir de ma zone de confort.
L’auto-édition a cette vertu de nous extraire de notre bulle. On croit que l’écriture est une activité solitaire, et c’est sans doute vrai, dans la phase de production, mais j’ai découvert qu’après le premier jet, l’auteur est de moins en moins seul : les bêta-lectures, la correction, l’édition, la promotion… Chaque étape nécessite de lâcher la phrase : je suis écrivain, je viens de finir un roman… puis d’oser, et ça n’est pas une lubie, il y en aura d’autres après celui-là. Je me considère comme romancier. À l'instar de ceux que l’on voit dans les librairies, sur le flanc des bus, ou très vite quand on traverse une station de métro, assis dans la rame. Je n’en suis pas là, et je ne le serai sans doute jamais. L’imposteur reprend le dessus.
Donc, m’extraire de ma bulle, surpasser ma retenue naturelle, voilà ce que j’ai appris à faire.
Tout d’abord, en franchissant la porte d’une librairie.
Je le fais très aisément d’ordinaire, j’y entre les mains vides et ressors avec un sac plein. Vous aimez lire, vous vous projetez certainement. Là, j’ouvre les portes avec un carton dans les bras et espère regagner la rue, les mains dans les poches et le sourire aux lèvres.
Mon roman est aujourd’hui dans 4 librairies (3 à Lille et une à Lude dans la Sarthe) et je sais que des exemplaires ont été vendus, simplement avec la 4ème de couverture. Et je prends maintenant plaisir à pitcher mon livre.
Puis, assis sur une chaise devant une table sur laquelle trône mon roman et toute sorte de goodies et d’affiches. J’ai participé à mon premier salon du livre. Là encore, une expérience incroyable, avec les autres auteurs et surtout avec les lecteurs à qui il faut donner l’envie de nous découvrir, de tisser un lien entre eux et moi grâce aux personnages et à leur histoire.
En mars, je serai à Vichy, en avril à Bruay-La-Buissière, je crois que 2024, la France va me voir l’arpenter.
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